Un temps à Cracovie : quatre jours d’histoire au coeur de l’ancienne capitale polonaise

Cette ancienne capitale de la Pologne sauvée de la guerre et de la destruction contrairement à la ville de Varsovie, rasée de la carte du monde pendant quelques années.

Généralement, Cracovie est souvent liée aux camps de concentration, elle n’est pas au centre des discussions, on parle toujours d’elle au passé et pourtant, Cracovie est une ville qui mérite d’être mise en avant. Elle a su garder son architecture en restaurant sa vieille ville, son quartier juif et son château pourtant brûlé en 1596. De base, elle dégage un charme unique et authentique, mais lorsque l’on se rend pendant la période d’hiver avec ses marchés de Noël, elle devient envoutante. 

Les billets pour cette belle destination nous ont couté, via la compagnie de vol « Ryanair », 70€/personne AR. Sachez que le prix des billets avec des compagnies aériennes à prix réduits varient en fonction de la période, de votre intérêt et de sa popularité. 

Avant de partir, il était important de réserver les activités que vous souhaitez faire.  Généralement, nous choisissons tous les mêmes endroits comme Auschwitz et les mines de sel de Wielicszka. 

La visite à Auschwitz, nous décidons de la mettre au lendemain de notre arrivée afin de ne pas partir sur une note « négative ».  En principe, la visite est gratuite cependant il est important de s’enregistrer au préalable même si c’est gratuit cela permet d’avoir une meilleure organisation des lieux. Enfin, il est possible de réaliser la visite avec un guide au prix de 13,65€(60PNL), c’est l’option que nous avons choisie, l’employé explique l’histoire du lieu grâce à des récits reçus par les Juifs ou autres personnes présentes lors de cette triste période.

Concernant la visite des mines de sel de Wieliczka, un lieu incroyable, nous réservons via « Get your guide » pour nos entrées, la visite en français dans la mine et notre transport AR (qui vient nous chercher à un endroit à proximité de notre hôtel), cela nous coutera 84,06€ pour nous deux. 

Le 19 décembre, nous nous envolons enfin vers la Pologne, nous arrivons avant midi à l’aéroport. Une fois nos pieds à terre, nous prenons le train pour le centre-ville qui arrive toutes les 30 minutes vers le  centre-ville ou plus précisément vers le centre commercial au prix de 9PNL/2,05€ ou 4,41PNL/1€ tarif étudiant. 

Au vu de l’heure, nous décidons de prendre une pause pour pouvoir manger quelque chose de très local… Un burger King, très digeste ! Le train nous amène directement dans le centre commercial qui est immense et incroyablement beau surtout avec les décorations de Noël en sortant de là, on décide de se mettre en route vers l’hôtel « Queen Boutique Hotel » (se situant à Delta, 60) où nous payons 1250PNL/284,65€ pour quatre nuits avec petit-déjeuner. L’endroit est parfait, moderne, très bien situé, propre, la nourriture est délicieuse et variée => https://www.queenhotel.pl

On dépose nos affaires et nous filons vers la vieille ville en passant devant le château, l’église Saint-Gilles, l’église St-Andrew’s, l’église St Pierre et Paul pour enfin arriver devant la magnifique place Rynek accueillant son célèbre marché de Noël qui la rend encore plus incroyable sans oublier son vin chaud ou son thé chaud à la vodka pour 10PNL/2,28€. On peut aussi y trouver l’église St Wojciech, le monument Adam Mickiewicz, la basilique Sainte-Marie/Notre-Dame (il semble que la basilique porte deux noms différents), l’église Sainte-Barbe, le halle aux draps où se trouve plein de stands à souvenir, la galerie d’art polonais, l’église Saint-Adalbert, le beffroi de l’hôtel de ville et le palais Krzysztofory. 

Toutes les heures, vous pouvez écouter et admirer, si vous avez l’oeil,  un trompettiste du plus haut des tours de la basilique. Généralement, il est souvent applaudi donc il gratifie son public d’un salut amical. Jadis, un guetteur annonçait l’ouverture et la fermeture des portes de la ville, il donnait également l’alarme en cas d’incendie ou d’attaque, mais un jour, il fut transpercé d’une flèche dans la gorge. En ce souvenir, la mélodie s’arrête brusquement encore aujourd’hui.

Après cette jolie mélodie et un bon vin chaud, on s’arrête dans une pâtisserie locale « Jagiellonska s.c. Cukiernia Swoboda M., Pietruszka W» (adresse : Jagiellońska 5)-  se boire un thé et manger une pâtisserie polonaise, (Gâteau au fromage – gâteau à la crème/meringue) pour 13,24PNL/3,01€, avant de repartir dormir à notre hôtel. 

Le 20 décembre, je me lève la boule au ventre. Je redoute d’affronter cette journée depuis que je sais que je vais à Auschwitz. Cependant, il est important de s’y rendre, d’apprendre, de ressentir et d’écouter l’histoire de ces lieux maudits. 

Derrière le centre commercial se trouve la gare des bus dont un bus qui peut nous emmener sur le site, munis de notre ticket et d’un petit sac (les gros sont interdis donc lisez bien les règles), on achète notre billet de bus au prix de 30 PNL/6,61€ Aller pour deux. 

Après une heure de trajet, on nous dépose devant l’entrée du site. Je décide d’acheter le livre explicatif des camps afin de ne pas oublier ce que j’aurai appris. Ensuite, nous présentons nos tickets à l’entrée, nous passons la sécurité, nous prenons nos écouteurs et nous attendons le guide. 

Lors de mon arrivée sur le site, j’ai remarqué ce silence, ce manque de vie dans l’air, il n’y avait pas d’oiseaux seulement quelques corbeaux, c’est à ce moment-là que tu comprends la dureté du lieu. 

Notre guide arrive et commence la visite par la fameuse porte d’entrée : Arbeit macht frei – le travail rend libre, une grosse blague des Allemands pour dissimuler l’enfer que les personnes allaient subir une fois le pied à l’intérieur. Nous rentrons et visitons les différents blocs, l’ambiance est pesante, l’air est étouffant et me retrouver face aux vêtements, aux objets personnels et surtout face aux cheveux des femmes coupés pour réaliser des vêtements me donnent envie de vomir, je tiens le bon, j’essaie de ne pas fondre en larme, car je sais que si je commence je ne m’arrête plus… Quand je rentre dans la chambre à gaz, mon cerveau a décidé de tout couper, je ne me rends pas compte d’où je suis, je buggy littéralement devant le crématorium, je n’ai qu’une envie sortir de là… Je suis dans un monde à part, j’essaie de comprendre, mais je n’y arrive pas, je me pose mille questions puis je me dis que même si je ne le vois pas, ça existe encore quelque part dans le monde… Cela me rend malade et je me sens impuissante. 

Personne ne parle pendant cette excursion, tout le monde à le regarde vide et attristé, le guide nous emmène vers la sortie et nous donne rendez-vous à Birkenau, la visite n’est pas finie. On a une pause de quelques minutes pour se remettre, nous avons pris à manger, mais on n’est pas d’humeur… On attend que le bus arrive. 

Il nous dépose à Birkenau où le guide était déjà présent. Ce camp, une autre ambiance, tout aussi pesante, même si on se sent moins étouffé par les murs, car là, la majorité des bâtiments ont été rasés par les Allemands. On hallucine devant les hectares d’horreur qui s’ouvrent à nous… On marche sur les rails, là où les gens sont descendus pensant qu’ils allaient travailler et ne sachant pas que la mort les attendait au bout de l’allée… Le guide nous emmène vers le mémorial qui se situe au milieu des deux chambres à gaz détruites. Là, on lui pose plusieurs questions, car on ne comprend pas, personne ne comprend. Mes émotions font à nouveau surface quand je me retrouve face à la chambre à gaz et son crématorium, tout a été pensé pour tuer le plus de monde possible en peu de temps… Le guide nous explique le sort des familles tziganes, il a fallut une nuit pour tuer plus de 15000 tziganes. 

Il nous emmène ensuite dans le camp des femmes et nous montre là où elles dormaient… un endroit sombre, insalubre… tout a été pensé pour leur faire vivre l’enfer, une mort difficile et lente…L’humain n’existait plus. 

À la fin de la visite, il nous dit qu’il est important de partager l’histoire et de venir voir de ses propres yeux l’horreur. On peut avoir lu des dizaines de documents, livres et vu quelques films, tant que vous n’avez pas réalisé la visite, vous ne comprendrez jamais. 

La visite est terminée, on s’assied par terre en attendant le bus, notre moral est au plus bas, on a juste hâte de rentrer et de pouvoir digérer tout ce qu’on a vu et entendu. 

Le bus nous ramène à la gare, il fait déjà sombre et même si notre envie est de retourner à l’hôtel, nos estomacs nous font savoir qu’il est temps de manger. Du coup, on sort nos téléphones et on cherche un restaurant à proximité, ne changeant pas nos habitudes, nous tombons sur un restaurant italien « Sant’Antioco » ( adresse : Mikolajska, 30). Celui-ci se situe au sous-sol de l’hôtel comme la plupart des restaurants à Cracovie, l’endroit est charmant, il est sur deux étages avec vue sur l’étage du bas, les voutes et les briques apparentes donnent au lieu toute sa beauté. Pour deux spritzs, des pâtes farcies au pecorino et à la menthe sauce tomate, des pâtes à la bolognaise et deux tiramisus maisons, on paie avec le pourboire 238 PNL/52,44€. 

En guise de dessert, en plus des tiramisus, on retourne au marché de Noël déguster deux thés chauds à la vodka, autant terminé sur une bonne note cette journée riche en émotion. 

Le 21 décembre, après avoir avalé un bon petit déjeuner, on se dirige vers le château de Wawel vu que c’est un endroit très touristique. En allant tôt dans la matinée, avant son ouverture, nous avons pu profiter pleinement du lieu, il faisait calme et le soleil faisait son apparition. On ne prend pas les billets pour visiter l’intérieur, car nous voulons continuer la visite de la vieille ville, par contre, on est intrigué par la grotte qui se trouve au pied du château, malheureusement, elle était fermée à notre arrivée, mais à notre grande surprise, on découvre une statue de dragon crachant du feu toutes les 15 minutes. 

La vieille ville est entourée d’un chemin orné d’arbres, un moyen de faire le tour sans forcément entrer dans la ville touristique, c’est généralement le chemin que nous utilisons pour aller d’un point à un autre. Notre point suivant était d’entrer dans la Basilique Sainte-Marie afin d’admirer son intérieur somptueux me rappelant légèrement la cathédrale de Montreal cependant les Polonais interdisent la prise de photo. L’entrée est gratuite à défaut des deux tours où on demande 15 PNL/3,31€ par personne, rien n’est extrêmement cher à Cracovie, mais tout est payant. 

Nous devions être  à 14h45 à un point précis pour nous rendre au mine de sel, en attendant, on se promène dans les rues de Cracovie en commençant par la porte St.Florian pour nous diriger vers son théâtre Juliusz-Slowacki, son église catholique « Parish of the Holy Cross », son monastère, sa place «  Maly Pynek », son église « Holy trinity », son sanctuaire, son université et ses autres églises avant de terminer sur la balade bordant la vieille ville et se réfugier dans un restaurant polonais « Pod Baranem », le serveur n’était pas des plus accueillant (on s’y habitue, car on a rencontré quelques personnes désagréables) , mais la nourriture était plutôt bonne. Pour de l’eau, un vin blanc, du pain, un tatare de boeuf et du canard sauce cannelle, on s’en sort pour 100PNL/22,04€ à deux.

À 500m de notre hôtel, on attend notre chauffeur qui vient nous cueillir pour nous rendre aux mines de sel Wieliczka… Ce qui est pratique avec cette organisation est que nous pouvons profiter de notre journée à Cracovie et en fin d’après-midi, on peut descendre dans les profondeurs permettant ainsi de ne pas perdre une minute de notre temps. 

Wieliczka est une mine de sel exploitée depuis 900 ans. C’est un précieux monument de la civilisation matérielle inscrite à l’UNESCO. Il s’agit d’un ensemble de chantiers souterrains placés à une profondeur variant de 64 à 327m en dessous du sol avec plus de 300km de galeries et +/- 3000 chambres à cubature totale d’environ 7,5 millions m3, certaines accueillant des lacs.

En résumé, c’est le paradis sur terre pour les personnes ayant des maladies pulmonaires comme l’asthme par exemple. Plus sérieusement, c’est un endroit fantastique, hors du temps et je me suis un peu retrouvé comme un nain jouant dans le « Hobbit », car il y a des salles incroyablement grandes. 

Le 22 décembre, c’est déjà le dernier jour et nous prenons l’avion dans l’après-midi. Du coup au matin, on décide de visiter le fameux quartier juif en commençant par sa Basilique Saint-Michel-Archangel, la place Wolnica, la Basilique « Corpus Christi », sa vieille synagogue pour se diriger vers le nouveau cimetière juif aux airs abandonnés dégageant une ambiance particulière.  

Avant de reprendre le train, on s’arrête une toute dernière fois au petit marché de Noël en face du grand centre commercial. On décide de gouter ces fameux raviolis au fromage entouré de bacon et franchement, c’est excellent même si on va être d’accord sur le fait que ce n’est pas healthy. 

Actuellement, si on me demande de choisir entre Varsovie et Cracovie, je vous réponds que j’ai adoré Cracovie un peu plus que Varsovie ! Je suis une incontournable fan des vieilles villes et celle de Craco a été parfaite, colorée avec un charme bien ancien à contrario de Varsovie où sa vieille ville est assez réduite cependant on ne peut lui en vouloir sachant qu’elle a été entièrement détruite… Je terminerai par écrire que ce sont deux villes bien différentes avec chacune ses qualités et ses défauts.